La liberté religieuse se heurte de nouveau aux portes de l’armée indienne.
- Claire Weston

- il y a 4 jours
- 2 min de lecture

Le 25 novembre, la Cour suprême a confirmé l’inaptitude d’un officier chrétien ayant refusé d’entrer dans un lieu de culte interreligieux, relançant un débat sensible sur la place des convictions personnelles au sein de l’institution militaire.
L’affaire remonte à mars 2021. Samuel Kamalesan, lieutenant chrétien, est renvoyé sans pension ni indemnité après avoir refusé d’entrer dans le sarv dharm sthal, un sanctuaire interreligieux présent dans toutes les bases militaires. Il craignait d’être amené à participer à des rituels contraires à sa foi, explique International Christian Concern.
Soutenu par son avocat, Gopal Sankaranarayanan, Samuel avait fait appel, plaidant pour le respect de sa conscience religieuse. Mais la Haute Cour a estimé que, dans l’armée, le droit à la liberté religieuse, bien qu’inscrit dans la Constitution, ne peut primer sur l’obéissance aux ordres.
Le 25 novembre dernier, les juges de la Cour suprême, Surya Kant et Joymalya Bagchi, ont confirmé cette position, reprochant à l’officier d’avoir laissé son « ego religieux » prendre le pas sur la discipline militaire. Selon eux, un soldat se doit d’adhérer à l’éthique collective des forces armées, même lorsque celle-ci entre en tension avec ses convictions personnelles.
L’affaire, largement couverte par les médias indiens, met en lumière un enjeu grandissant : comment concilier liberté de conscience et devoir militaire dans un pays où les tensions religieuses s’accentuent ?
Le contexte national n’arrange rien. La montée du nationalisme hindou exacerbe les fractures entre majorité et minorités religieuses. Sur une population de 1,4 milliard d’habitants, l’Inde ne compte que 73,2 millions de chrétiens, rappelle l’ONG Portes Ouvertes, et ces derniers rapportent une pression religieuse croissante.
Cette décision soulève une question qui dépasse le seul cas du lieutenant Kamalesan : jusqu’où un État peut-il exiger d’un citoyen qu’il taise sa foi pour servir ? Et où commence, réellement, la liberté de conscience ?
.jpg)







Commentaires