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Kumba, entre deuil et espérance : Le Révérend Tamangoua, une voix prophétique pour les enfants victimes du conflit

Dernière mise à jour : 19 juin

Dans les rues meurtries de Kumba, au cœur de la région anglophone du Sud-Ouest Cameroun, une voix s’élève au milieu du tumulte. Celle du Révérend Tamangoua Boniface Ngamenyi, pasteur principal de la Word Restoration Assembly (EPCC), une communauté chrétienne engagée dans la prière, la restauration spirituelle et l’action sociale. Homme de foi, mais aussi homme de terrain, il est l’un de ces rares leaders qui portent leur croix sans bruit, et transforment leurs blessures en source de bénédiction pour les autres.

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Le 24 octobre 2020, le pasteur Tamangoua perdait son fils unique, Victory Camibon Ngamenyi, assassiné dans le massacre tragique de sept enfants dans une salle de classe du Collège Bilingue Mère Francisca à Kumba. Un choc silencieux, une blessure que rien ne peut refermer. Pourtant, au lieu de céder à la haine ou au repli, il choisit de répondre par l’amour et l’action. De cette douleur naît un projet : la Victory Foundation, une initiative qui milite pour la paix et l’éducation des enfants vulnérables, déplacés ou orphelins à cause de la crise anglophone.


La mission du pasteur Tamangoua dépasse désormais les murs de son église. Son ministère s’élargit, prenant la forme d’une lutte spirituelle et sociale contre l’oubli, l’injustice et le décrochage scolaire. Chaque enfant qu’il encadre, chaque cartable qu’il distribue, chaque repas qu’il offre, est un acte prophétique en faveur d’un Cameroun réconcilié avec son avenir.

Nous sommes allés à sa rencontre pour comprendre son parcours, ses motivations profondes et la vision qui anime aujourd’hui la Victory Foundation. Un témoignage bouleversant, une foi inébranlable et un appel à l’engagement.

Ce drame m’a bouleversé. J’ai saigné intérieurement, mais j’ai choisi de transformer cette tragédie en un appel à la vie.
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Pasteur Tamangoua, pouvez-vous nous raconter comment est née la Victory Foundation ?

La Victory Foundation est née dans la douleur, mais aussi dans l’espérance. Le 24 octobre 2020, mon fils unique, Victory Camibon Ngamenyi, a été tué lors du massacre de Kumba, avec six autres enfants. Ce drame m’a bouleversé. J’ai saigné intérieurement, mais j’ai choisi de transformer cette tragédie en un appel à la vie. Le Seigneur a mis dans mon cœur le désir de créer une fondation en sa mémoire, pour offrir à d’autres enfants ce que le conflit leur a volé : l’accès à l’éducation, la paix, et une chance d’avoir un avenir.

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2. Quels sont aujourd’hui les objectifs concrets de la Victory Foundation ?

Notre mission est claire : promouvoir la paix et défendre le droit à l’éducation pour les enfants vulnérables, en particulier ceux touchés par le conflit dans les régions anglophones du Cameroun. Nous accueillons des enfants réfugiés, orphelins ou déplacés à cause de la guerre, et nous leur offrons un encadrement scolaire, des repas, un accompagnement psychosocial et spirituel. Notre rêve est de bâtir une génération d’enfants debout malgré les cicatrices de la guerre.



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3. Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans ce travail ?

Les défis sont nombreux. D’abord, le manque de ressources : nourrir, encadrer et scolariser des dizaines d’enfants demande des moyens constants. Ensuite, la situation sécuritaire reste fragile. Parfois, nous devons travailler dans la peur, dans des zones à risques. Et enfin, il y a la douleur morale — celle de voir des enfants blessés dans leur chair et leur âme. Mais la grâce de Dieu est notre force, et chaque sourire d’enfant est une victoire contre la haine.


4. Quel message souhaitez-vous adresser à ceux qui vous lisent aujourd’hui ?

Je veux leur dire : ne restons pas indifférents. Un enfant qui ne va pas à l’école aujourd’hui peut devenir une cible facile demain pour la violence ou la manipulation. La paix commence par l’éducation. Soutenir la Victory Foundation, c’est semer dans les cœurs des graines de paix, de dignité et de résilience. J’invite chacun, selon ses moyens, à se joindre à nous dans ce combat pour l’avenir des enfants.



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