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Prophètes.com : entre numéro de téléphone et neige à Bamako. Prophète ou Manipulateur ?

Dernière mise à jour : 29 juil.


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Ils sont partout. À la télé, sur TikTok, dans les rues, dans nos WhatsApp et surtout dans nos portefeuilles. Ils ont des costumes bien repassés, des titres longs comme le bras, Prophète Major Général Archibishop du feu surnaturel céleste, et une spécialité très rentable : vendre des rêves emballés dans des versets déformés.

Bienvenue dans l’ère de la prophétie 2.0.

C’est un phénomène qui aurait pu nous faire rire, si seulement il ne brisait pas autant de vies. Aujourd’hui, on scanne un prophète comme on scanne un code QR :

« Papa, que vois-tu ? » 
« Ta femme t’a trahi, ton voisin est sorcier, et tu seras milliardaire en décembre ».

Le business prophétique a pris l’ascenseur spirituel. Il est rapide, bruyant, et surtout très rentable. Les réseaux sociaux regorgent de spécialistes du numéro de téléphone divin, capables de vous dire votre matricule bancaire mieux qu’un banquier, ou d’annoncer la neige à Bamako, avec option grêle à Ouagadougou. Et le plus triste ? Ils ont du public. Beaucoup.

Dans ce royaume parallèle, la guérison a un prix. La délivrance aussi. Et ne parlons même pas de la prophétie : Il y a même des packs : "onction de mariage", "percée financière", "enfant dans l’année", "voyage à l’étranger"… C’est simple : Dieu parle, mais seulement après un virement bancaire et comme les foules aiment les raccourcis spirituels, les files d’attente ne désemplissent pas. On dirait les soldes, version pentecôtiste.

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Ces prophètes nouvelle génération ont réussi une chose : abîmer l’image de l’Église plus efficacement que les chroniqueurs de télévision. Entre prophéties sponsorisées, mises en scène de délivrances, fausses résurrections en direct et prédictions météo mystiques, la crédibilité spirituelle de l’Église africaine est en crise.

Mais derrière le spectacle : des familles brisées, des mariages explosés, des pères de famille ruinés, des femmes culpabilisées, et surtout, des chrétiens perdus, traumatisés par ceux qui prétendaient parler au nom de Dieu.

La Bible n’a pas dit : « Vous les reconnaîtrez à leurs prédictions », mais bien : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. » (Matthieu 7:16)

Un vrai prophète n’a pas besoin de crier "Je suis prophète" toutes les deux phrases. Il n’a pas besoin de scanner la couleur de vos sous-vêtements pour prouver qu’il entend Dieu.

Il vit la Parole qu’il proclame. Il marche dans l’humilité. Il n’humilie pas les gens publiquement. Il ne crée pas de dépendance. Il construit. Il restaure. Il éclaire. Il ne vous vend pas l’onction.

Certains prophètes connaissent mieux votre RIB que votre prénom. Ils vendent des bouteilles d’eau "ointes", des mouchoirs miraculeux, des savons spirituels pour laver les malédictions familiales. Et ça se vend par cartons entiers.

Ils vous disent ce que vous voulez entendre : "Tu vas te marier en décembre !", même si tu ne parles à personne et que tu vis dans la montagne. Ils créent des dépendances émotionnelles, spirituelles… et surtout financières.

Ce n’est plus le Saint-Esprit qui convainc : c’est le chantage affectif, le regard accusateur, et la peur de "rater sa saison".

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Il est temps. Il est grand temps que l’Église africaine cesse d’applaudir les comédiens en soutane. Le ministère prophétique est un appel sacré, pas un commerce. Ceux qui vendent des prophéties ont peut-être des foules… mais ils vendent aussi leur héritage pour un plat de lentilles.

Quant à nous, chrétiens, arrêtons d’être spirituellement paresseux. Dieu ne se vend pas. La grâce ne s’achète pas. La foi ne s’achète pas. La révélation ne se vend pas.

Et si Dieu devait vraiment vous parler… ce ne serait pas en vous facturant la consultation.

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